Béatrice assure pour les cadènes
Ξ novembre 27th, 2008 | → 0 Comments | ∇ Plusieurs coups de main |
Le samedi 22 novembre 2008.
Pays : France
Lieu : Martigues
Position : 43°23’N – 05°02’E
Distance depuis notre départ : 2.4 MN – 4.45 Km
Bonjour,
Que devient notre mât ?
Le risque est assez grand de cumuler les délais de manière inconsidérée en attendant les résultats de notre expertise puis la décision de notre assureur pour commander le mât. Dans la mesure où il nous faut un truc pour porter nos voiles et faire avancer notre Nabucco, nous avons décidé de dissocier l’assurance de la remise en état du mât.
Plusieurs fournisseurs nous ont proposés des devis, ce qui nous a permis de nous faire une idée du coût de l’opération, du travail qui nous attendait et des différents intervenants sur le marché des mâts.
En prenant des renseignements à gauche et à droite, nous avons pu déterminer le fabricant de mât correspondant à nos besoins.
Un mât ne peut pas se commander comme une pièce détachée auprès du fabricant du bateau, comme on commanderait un siège de Clio chez Renault. Il y a une structure principale (le profil) qui dépend de l’utilisation du bateau et de sa taille. Sur le profil, on ajoute différents accessoires (la tête de mât, les barres de flèche, le pied de mât) qui dépendent des prescriptions de l’architecte et de l’utilisation du bateau. Et encore d’autre accessoires (étai largable, sorties de drisses, taquets, winch, chariot de tangon, bastaques…) qui dépendent de l’utilisation du bateau et des habitudes du propriétaire. Ce sont tous ces éléments qu’il faut mixer, analyser, comprendre afin d’obtenir un mât correspondant à Nabucco et à nos besoins.
Quinze jours après le choc, début novembre, nous avons pris conscience que la fin de l’année et le salon nautique de Paris approchaient à grand pas. Il devenait urgent de prendre position.
Nous avons donc passé commande auprès du distributeur Sparcraft de Toulon, qui représente le fabricant du même nom, pour ne pas diluer les responsabilités de fourniture et de pose.
Notre espoir est de réussir à faire fabriquer et livrer notre mât avant le salon, qui commence le 6 décembre. En effet, après le salon viennent les fêtes, puis en début d’année, les grosses commandes du salon à honorer. Donc, soit on a un mât début décembre, soit… en avril !
Heureusement, notre distributeur, sympathique et professionnel, est très présent auprès du fabricant. Nous avons donc bon espoir d’arriver à nos fins.
En parallèle, nous démontons tout ce qui peut être récupéré sur le mât, et préparons la mise en place du nouveau.
Nous en profitons pour démonter nos 7 cadènes (grosses pièces en inox qui assurent la liaison entre les haubans et le pont) afin de les contrôler et de refaire à neuf l’étanchéité à ce niveau. Une entreprise sympathique nous a “sponsorisé” pour la fourniture de bombes de ressuage (procédé de contrôle de fissures) qui vont nous permettre de vérifier l’usure de nos cadènes.
Les haubans qui permettent de mainteni le mât latéralement sont fixés sur les cadènes qui sont fixés à travers le pont.
Pays : France Le mardi 18 novembre 2008
Lieu : Martigues
Position : 43°23’N – 05°02’E
Distance depuis notre départ : 2.4 MN – 4.45 Km
Bonjour,
On ne pensait pas avoir une seconde nouvelle, type « cata » à vous annoncer, mais si…
Damien, les bras chargés de sacs en tout genre, quitte le bateau pour préparer la voiture afin de faire un petit tour à Fontcuberte. Il remonte les places de parking, pas de voiture ; redescend la rue, pas de voiture ; pose les sacs qui commencent à être lourds ; toujours pas de voiture ! Il faut se résoudre à l’évidence : la place que nous occupions la veille est désespérément vide.
Et voilà, une semaine après l’épisode du mat, notre fidèle Clio a décidé de partir en voyage sans nous attendre !
Dernière photo de la Clio, J-1, elle semblait déjà triste de nous quitter…
Dans le même temps, il faut être très réactif vis-à-vis des entreprises à qui nous avons demandé des devis pour la réparation du mât.
Alors, nous voici partis pour déclarer le vol à la police, à notre assurance, louer une voiture, trouver un accès internet (qui fonctionne), voir nos entreprises … à pied.
Avec l’absence de voiture, nous percevons mieux notre prochain rythme où la facilité des déplacements, apporté par notre bijou technologique à quatre roues, est absente.
Là, nous envoyons un grand merci à la famille Champeau qui nous a gentiment re-prêté la fidèle Mercedes blanche. Vu qu’elle était sur Valence, c’est en TGV (le jour de grève bien entendu) que nous sommes partis la chercher.
STOP ! Pour briser la loi de Murphy, nous profitons du trajet Valence – Martigues pour emprunter le chemin des écoliers et prendre un petit bol de montagne, utile au repos de nos âmes : le Vercors.
Après le démâtage, nous avons contacté notre assurance qui a mandaté un expert. Celui-ci a été nommé, il est venu prendre des photos et doit écrire son rapport…
Dans le même temps, nous avons demandé des devis à plusieurs fournisseurs… Ce n’est pas si simple, il faut retrouver la marque de l’enrouleur de génois, voir si le profil du mat peut s’adapter sur la bôme, mesurer les câbles (longueur et diamètre), retrouver toutes les factures…etc…
Francespar (fabricant mat sun fizz) a été revendu à Sparcraft, nous nous sommes donc diriger vers eux.
Fabrication du mat: 1 à 2 mois
Pb: le salon nautique du 6 au 14 décembre à Paris, suivi des fêtes de Noël et du 1er de l’an
+ Transport?
+ Pose du mat: environ 1 semaine
+ Remboursement assurance?
+ Essai des voiles, prise en main du bateau?
à la question, quand repartez-vous? -Nous répondons:”?”
Lundi 3 novembre 2008, nous voilà partis… mais … plus de voiture!
VOL de clio, entraîne dépôt de plainte, et marche à pied… Tout prend alors beaucoup plus de temps..
Bon entraînement au voyage…
Nous prenons alors le train pour récupérer une voiture des parents d’Anne-Laure au dessus de Valence, ce train est annulé, grève de la SNCF oblige!
STOP, quelques jours dans le Vercors pour récupérer un peu avec le pont du 11 novembre!
Dépaysement!
Un peu de hauteur!! Quelle vue de cette via Ferrata!
Le lundi 30 octobre 2008,
Nous procédons au démâtage au port à sec de ferrières après avoir enlevé le pataras (sorte de gros câble qui maintient le mat par l’arrière), l’étai (câble qui tient le mat par l’avant du bateau sur lequel nous fixons le génois (voile de l’avant)), la bôme…etc…
Une sangle est attachée par Damien sous la pliure du mât.
Ne pas oublier d’enlever les bas-haubans ( câbles qui maintiennent le mat en dessous de la 1ère barre de flèches )
Puis, le mat est soulevé avec la grue, nous retirons Nabucco avant de venir déposer le mat à terre.
Nous enlevons ensuite les pièces d’accastillage et différents accessoires: winchs, taquets, marche de mats..
Et Nabucco?
Il est au port de Ferrières, panne D. C’est là que nous habitons maintenant.
Pays : France
Lieu : Martigues
Position : 43°23’N – 05°02’E
Distance depuis notre départ : 2.4 MN – 4.45 Km
Bonjour,
Ca y est, le départ est effectif !
Notre week-end de lancement de voyage effectué, voici la première grande nouvelle de Nabucco en voyage.
Remplis d’émotions et bien fatigués après le marathon de ce dernier mois, nous sommes finalement partis sur l’eau.
Après une grande navigation de 1.2 MN (2.2 Km) sur le chenal de Martigues, nos cerveaux embrumés nous ont fait défaut. Il semblerait que nous ayons eu l’idée saugrenue de transformer Nabucco en bateau à moteur !
Quoi de plus simple alors que d’enlever le mât à la faveur du passage… d’un pont !
Et oui, comme dans un mauvais film comique, nous avons visé le centre du pont, alors qu’il fallait passer… à droite.
Le pont n’ayant pas la même hauteur des deux côtés, le mât n’y a pas résisté et s’est plié.
En faisant demi tour vers le chantier du port à sec, nous oublions nos espoirs de grasse matinée pour préparer la dépose du mât le lendemain.
Là, nous prenons conscience que le planning de notre départ prend un coup dans l’aile.
Aujourd’hui, le sinistre est déclaré à notre assurance, un rendez-vous est pris avec un expert, et les devis sont en cours.
Cet accident ne remet pas en cause notre projet de vie sur l’eau en voyage, mais nous fait rentrer d’un coup dans notre nouvelle vie maritime avec ses aléas tout en nous rappelant la nécessité d’une attention et d’une disponibilité de tous les instants.
Ca y est, le départ est effectif !
Nous avons passé le week-end dernier en famille et entre amis pour fêter le lancement de notre voyage.
Samedi midi, repas de retrouvailles, où la Maman d’Anne-Laure nous a régalé d’une spécialité Cantalienne : le chou farci.
Une vingtaine de personnes motivée s’est lancée à la conquête de la Ste Victoire – montagne de la région Aixoise – au cours d’un après-midi bien ensoleillé. Damien, aux anges, a pu en profiter pour admirer les parapentistes qui se battaient contre le dernier souffle d’air.
Dimanche midi, repas pique nique sorti du sac, à Martigues, port de notre départ.
Nous nous sommes retrouvés autour du bateau, afin que chacun (de -2 mois à 94 ans) puisse visiter notre nouvelle maison.
Tout le monde a participé à la nouvelle frise de Nabucco en découpant un motif autocollant qui nous accompagnera durant notre voyage.
Des pavillons aux messages nombreux sont venus flotter au vent sur notre pataras. Les absents nous ont rejoint à travers eux.
Nous avons été bénis avec le bateau par un prêtre du Cantal, pour qui c’était une première !
La valise du voyageur nous a été remise avant le départ, contenant mille et une surprises.
Nous ne pensions pas être aussi émus et autant portés par vous tous au moment de notre « au revoir ». Notre cœur déborde de vos attentions particulières et de vos témoignages d’affection.